Lors d’une rencontre avec 200 professionnels de l’éducation et du monde économique en Occitanie, le recteur de l’académie de Toulouse, Mostafa Fourar, a dévoilé les grandes lignes de son plan ambitieux visant à intégrer l’Intelligence Artificielle dans le système éducatif à partir de la rentrée 2025. Ce projet stratégique se décline en trois axes principaux : l’identification des initiatives existantes dans les établissements, l’utilisation de l’IA pour la formation professionnelle et la modernisation des processus administratifs. Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de transformation digitale, visant à relever les défis de l’enseignement moderne.
Recensement des initiatives pédagogiques existantes
Le premier volet de ce plan stratégique consiste à recenser toutes les initiatives mises en place par les enseignants et inspecteurs sur le terrain, qu’elles soient individuelles ou collectives. Cette démarche vise à structurer des pratiques souvent déjà existantes, mais encore peu coordonnées, concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les classes. Le recteur souligne que des professeurs utilisent d’ores et déjà des outils d’IA pour créer des sujets d’examen, illustrer des cours ou interagir avec des systèmes intelligents, tant dans le primaire que dans le secondaire. Une enquête récente a permis de recueillir 200 retours d’expérience sur l’emploi de l’IA dans l’académie, avec l’objectif de partager ces ressources pour enrichir les pratiques pédagogiques.
Formation professionnelle et intégration de l’IA
Le deuxième axe du plan concerne l’application de l’IA dans le domaine de la formation professionnelle. L’intention n’est pas de se limiter à l’utilisation d’outils tels que ChatGPT, mais d’enseigner aux élèves les processus industriels qui intègrent l’IA. Le recteur mentionne sa visite à l’entreprise Bosch à Rodez pour discuter de cette intégration. Plusieurs établissements, comme le lycée Joseph Gallieni à Toulouse, ont été sélectionnés pour développer des cours qui sensibilisent les étudiants aux technologies de la mobilité, en préparation à cette nouvelle ère d’innovation.
Modernisation de l’administration éducative
Le troisième axe majeur du projet se concentre sur la modernisation des processus administratifs du rectorat. Le recteur propose d’intégrer l’intelligence artificielle pour améliorer la gestion des remplacements de professeurs, une opération souvent complexe et chronophage. L’idée est de développer une application unique capable d’englober toutes les données nécessaires et de fournir des réponses en temps réel. Par exemple, une IA pourrait analyser les messages audio et textuels reçus par le rectorat, permettant d’apporter des réponses réactives sans que l’usager ne sente la distance d’un traitement automatisé. L’objectif n’est pas de déshumaniser les services, mais d’optimiser leur fonctionnement.
L’IA : un outil complémentaire, pas un remplacant
Une des préoccupations soulevées par la mise en place de l’IA dans l’éducation est la crainte de suppressions de postes. Cependant, le recteur s’engage à préciser que la technologie est appelée à prendre en charge des tâches répétitives et fastidieuses, mais ne pourra en aucun cas remplacer l’humain. Au contraire, l’IA promet d’améliorer la qualité et la rapidité du service fourni aux usagers, tout en enrichissant la relation entre élèves et professeurs. Cette transformation se veut donc favorable à une meilleure pédagogie sans compromettre l’emploi.
Une approche pragmatique de l’intelligence artificielle
Sur le plan éducatif, l’intégration de l’IA doit se faire dans un cadre éthique qui prépare à la prochaine révolution technologique. Le recteur Fourar insiste sur l’importance d’équiper les élèves et les enseignants pour qu’ils puissent maîtriser cet outil. Des applications pédagogiques d’intelligence artificielle, comme Mathia et Lalilo, sont déjà en cours dans certaines classes de l’académie. Ces outils permettent d’adapter les exercices aux besoins spécifiques des élèves, favorisant ainsi une pédagogie personnalisée. L’objectif est de maintenir l’humain au centre de l’éducation tout en profitant de l’efficacité que peut apporter l’IA.
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