Blockout 2024 : Les influenceurs en danger ? Découvrez les enjeux d’un possible boycott massif et les impacts sur leur business.
Un appel à la responsabilité des influenceurs
Depuis quelques mois, un hashtag envahit les réseaux sociaux : #Blockout2024. Ce hashtag fait référence à un mouvement de boycott visant les influenceurs qui n’ont pas exprimé leur soutien aux Palestiniens face aux attaques israéliennes débutées le 7 octobre. Ce mouvement commence à prendre une ampleur considérable et génère une véritable onde de choc dans le monde de l’influence.
Tout a débuté au MET Gala à New York le 6 mai, lorsque l’influenceuse Haley Kalil, suivi par 10 millions d’abonnés, a posté une vidéo sur TikTok. Dans sa vidéo, elle fait une référence maladroite à la célèbre phrase attribuée à Marie-Antoinette : « qu’ils mangent de la brioche ». Une plaisanterie très mal reçue par les internautes, surtout en cette période de forte inflation et de tensions géopolitiques.
Cette déclaration a suscité l’indignation des utilisateurs de réseaux sociaux, qui accusent les influenceurs de ne pas utiliser leur portée pour aborder des sujets importants. Fadhila Brahimi, une experte en communication pour les personnalités publiques, souligne que cette déconnexion avec la réalité pourrait coûter cher aux influenceurs. Des figures comme Kim Kardashian ont déjà perdu des centaines de milliers d’abonnés en quelques jours.
Conséquences financières potentielles
Le mouvement Blockout 2024 pourrait-il sérieusement impacter les revenus des créateurs de contenu ? Carina Cheklit, fondatrice de l’agence CC Communication, relativise cette possibilité. Selon elle, perdre un million d’abonnés ne représente pas nécessairement un manque à gagner substantiel pour des influenceurs de grande envergure. Ces personnalités disposent souvent de multiples sources de revenus, allant de la musique à l’art.
Un exemple frappant est Kanye West, qui après des propos controversés et des menaces antisémites, a été boycotté en 2022. Ce boycott lui a coûté des partenariats majeurs avec GAP, Balenciaga et Adidas, mais Kanye West reste avant tout un artiste et entrepreneur aux multiples activités lucratives.
Toutefois, pour les influenceurs moins connus, les pertes pourraient être beaucoup plus significatives. L’exemple de Poupette Kenza est évocateur. Après avoir exprimé ouvertement son soutien à la cause palestinienne dans une vidéo, elle a vu son compte Instagram désactivé. Cette suspension pourrait se traduire par des pertes financières considérables, compte tenu du nombre de partenariats qu’elle pourrait perdre.
Risques pour les influenceurs et leurs stratégies de communication
La montée en puissance du mouvement Blockout 2024 appelle les influenceurs à reconsidérer leur stratégie de communication et à prendre position sur des sujets sociopolitiques. Ignorer ces questions pourrait sérieusement nuire à leur image et à leur popularité, en plus de pénaliser financièrement leurs activités.
Pour certains, le boycott pourrait même signifier la fin de collaborations lucratives avec des marques soucieuses de leur image publique. Comme l’explique Fadhila Brahimi, les responsables de communication des marques pourraient être tentés de rompre leurs accords avec des influenceurs boycottés afin d’éviter des retombées négatives.
Dans ce contexte, les influenceurs doivent faire preuve de plus de discernement et de responsabilité. Leurs millions d’abonnés comptent sur eux pour faire plus que de simples promotions de produits ; ils attendent également de la transparence et de l’engagement.
Impact sur le secteur de l’influence
Les conséquences à long terme du mouvement Blockout 2024 sur le secteur de l’influence restent à être pleinement mesurées. Cependant, il est indéniable que ce boycott a déjà ouvert un débat important sur le rôle et les responsabilités des influenceurs dans la société actuelle.
Plusieurs scénarios sont envisageables : certains influenceurs pourraient choisir de rester éloignés de tout débat polémique, tandis que d’autres pourraient décider de s’engager davantage sur des questions de société. Cette prise de position pourrait remodeler totalement le paysage de l’influence, encourageant une utilisation plus éthique et responsable de ces fortes audiences.
En conclusion, les influenceurs doivent sérieusement considérer l’appel au boycott Blockout 2024 comme un avertissement. Leur succès pourrait dépendre de leur capacité à gérer cette crise avec tact et sensibilisation, en prenant en compte non seulement leurs intérêts financiers, mais aussi les attentes croissantes de leurs communautés en matière d’éthique et de responsabilité sociale.